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Des oeuvres sur papier

La galerie Jean-Louis Mandon réunit en cette rentrée  des artistes qui travaillent sur le papier : à côté des oeuvres de Pierre Montheillet,  de Bernard Rouyard, Victor Caniato, Hideko Hattori-Souchon, Natalina Nicolini, Joël Barbiero et Richard Hadorn, on trouve les estampes de Monique Rey-Barthélémy, une vraie fête pour l’esprit et les yeux. Il y a, dans ces gravures toujours uniques, et de format carré, des ombres et des lumières, des formes vagues, des alignements de signes, un raffinement de coloris qui en font des paysages nocturnes rêvés d’un pays des merveilles, où chacun peut se trouver. Elles sont chargées en même temps d’une profondeur de silence et de paix : on y entre comme dans la pénombre d’une église romane où les piliers et les murs seuls resplendiraient des riches et tremblantes lueurs des vitraux colorés. 

On est allé voir aussi les planches de Judith Bordas, Raphaël Del Rosario, et Vanessa Durantet qui entourent les sculptures de Nicolas Gilbert, à l’atelier-galerie La pointe d’argent (Lyon 5ème) de ce dernier. Judith Bordas, peintre, graveure et dramaturge, montre des monotypes puissants et suggestifs (visages, scènes, ou paysages abstraits) qui ne manquent pas de liberté. Raphaël Del Rosario produit de beaux effets avec des noirs profonds dans des évocations de scènes imaginaires, rêves fantastiques où se contrarient aspiration à l’élévation et poids du monde. Les sources très naturelles et rocheuses du travail de Vanessa Durantet aboutissent à des « Microcosmes » (fleur de soufre, marbrure, eau-forte et pointe sèche) séduisants. Un bout de rocher devient montagne abrupte, une végétation rare devient forêt. C’est âpre, et dur comme le roc, crevassé de tensions, de ruptures, mais doux à la fois, d’une légèreté de nuage. 

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