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"Singuliers multiples"

Même si son titre - Singuliers multiples - semble tenter d’apaiser la méfiance persistante des amateurs d’art pour les oeuvres non uniques (frilosité qu’aujourd’hui les mêmes oublient allègrement quand il s’agit de photographie), il faut se réjouir de voir cette exposition présentée par la galerie Descours de la rue Auguste Comte. On voit là un bel ensemble de lithographies et gravures d’artistes consacrés du XXème et XXIème siècle, avec des pièces maîtresses pour certains d’entre eux : on ne présente plus Picasso, Max Ernst, Man Ray, Miró, Giacometti, ni Hartung que célèbre une rétrospective en cours au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, ni Soulages, Poliakoff, Masson ou plus récents encore Max Schoendorff, Jean Raine, Pierre Buraglio, Marc Desgranchamps, Christian Lhopital, Damien Deroubaix… et d’autres encore, qu’on a grand plaisir à regarder de près. 

On se réjouit d’autant plus que figurent aussi, avec eux deux artistes moins reconnus, Gilbert Houbre et Elisabeth Bonniel, à qui la galerie donne ainsi leur chance. Gilbert Houbre, dont nous avons déjà vu le travail à Lyon, présente un ensemble de grandes aquatintes tout à fait remarquables, déclinaison à la fois réaliste, presque hyperréaliste, des parties, à l’échelle un, d’un cognassier de jardin, aux branches fatiguées par les ans, et vivant les saisons du temps qui passe. Beau et émouvant sujet, et projet plastique qui ne manque pas de profondeur. Elisabeth Bonniel dont nous découvrons le travail, présente de petites et subtiles eaux-fortes et aquatintes : paysages (des horizons montagneux, identifiés même par leur titre) et natures mortes. Ici tout est simple, banal même, par exemple un torchon de cuisine abandonné dans un coin, un noeud sur un mouchoir ou un linge quelconque, deux pommes. Simple mais fort en même temps.

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