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"C'est quoi ton rêve ?"

C’est une photo prise il y a quelques jours, et sur cette question existentielle le journal des confins s’arrête.

Non, cet épisode sidérant et inouï a beau avoir contraint au confinement de quatre milliards d’êtres humains, et conduire à former des rêves, je ne crois pas qu’il débouche sur un monde meilleur. Qu’on le compare simplement avec la seconde guerre mondiale et à ses … 60 millions de morts ! Dans un an, dans dix ans, il paraîtra pour ce qu’il est, un événement dérisoire, un fait divers, une grippe un peu aigüe, dont on se souviendra, sans doute, peut-être avec émotion.

 

Demain les rues ne seront plus vides. Le vacarme ordinaire reprendra ses droits. L’urgence réglera les vies. On fixera des rendez-vous, on se verra, sans se serrer la main. En se tenant à distance. Mais je pourrai dire de vive voix merci aux visiteurs réguliers et fidèles, attentifs et exigeants, et à ceux venus glaner de temps à autre une émotion, un instant de plaisir ou de repos, un brin de connaissance. Dire merci à ceux qui ont participé à l’aventure en ajoutant un commentaire à ma chronique, et aux artistes encore qui ont répondu dernièrement à l’appel.

 

Les musées, peu à peu, vont réouvrir, les galeries aussi. Même en ces moments de liberté restreinte, le temps peut revenir des visites d’ateliers. Autant d’occasions d’en rendre compte. Désormais, le blog va retrouver un rythme moins soutenu. Et par-delà, tenter de susciter toujours, le plus fortement possible, le désir de beauté. C’est peu, mais c’est, en tout cas, mon rêve.

 

PB

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Commentaires: 2
  • #1

    gérard Klein (mardi, 12 mai 2020 17:49)

    Dommage que ce soit fini pour le "journal des confins"; je m'étais habitué à ce rdv quotidien , lucarne ouverte sur un monde que je ne connaissais pas, temps de rencontre souvent pédagogique (pour moi !) avec le plaisir de lire et de découvrir des œuvres souvent émouvantes, et techniquement "bluffantes".
    Mais la référence, pessimiste, à l'après guerre ne me parait pas trop juste: il y a eu les "audaces" du CNR malgré un pays exsangue: vote des femmes, sécurité sociale, augmentation des congés payés etc.
    Autre différence de taille: aujourd'hui nos petits enfants ont une vision planétaire et des réseaux d'information-et donc de lutte-bien plus puissants que nous qui apprenions encore à l'école avec amusement condescendant le nom des chefs lieu des pays de l' AOF et de l'AEF .
    Que cela n'enlève rien à mon très sincère Merci au "rédacteur en chef du Journal des Confins" pour cet abondant survol large et contrasté de l'estampe, c’est un vrai boulot de transmission et de partage...
    Maintenant que j'ai l'adresse, je continuerai à visiter le blog... et fréquenterai sans doute différemment les étals des bouquinistes et d'au moins l'une des librairies signalées.
    Bravo et merci !

  • #2

    PB (mardi, 12 mai 2020 22:46)

    Le sentiment d'avoir des lecteurs attentifs est toujours plaisant. Quant à mon dernier texte, je regrette d'avoir succombé à ce travers trop humain qui consiste à prédire l'avenir. J'aurais dû utiliser non le futur mais des termes moins catégoriques pour parler de ce que sera cet épisode dans dix ans.
    Pour le reste, pessimiste ? Peut-être. D'habitude je suis plutôt optimiste.