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Viala, artiste oublié

Mésaventure covidienne... Que d'enthousiasme en arrivant à Rodez jeudi dernier, pour voir l'exposition "Femmes années 50", au musée Soulages. Las ! En déposant les bagages à l'hôtel, on apprend la nouvelle : le musée est fermé depuis trois jours pour cause de covid-19. Patatras ! Nous voilà Gros-Jean comme devant ! Et quatre cent kilomètres de voiture, qu'il va falloir refaire à l'envers. 

Mais à quelque chose malheur est bon... Rodez abrite deux autres musées, dont l'un, le musée Denys-Puech, expose quelques gravures à l'eau-forte d'Eugène Viala, artiste aveyronnais de la fin du XIXème siècle, dont nous avions essayé l'an dernier, sans y réussir, de négocier des planches. 

Un graveur estimable, qu'on pourrait situer entre le romantisme noir et le fantastique. Ici une fenêtre de ferme, lumineuse et minuscule, dans l'encre noire de la nuit. Là, les branches déchiquetés, tordues, échevelées d'arbres morts sous un ciel plombé. Ou les éclats d'argent des eaux d'un ruisseau turbulent qui joue avec la lueur de la lune. Du blanc dans beaucoup de noir.

Eugène Viala (1859-1913), misanthrope solitaire, un peu fou, écrivain libre penseur et anarchiste, était un amoureux de la nature, et un inventeur de monstres, un rêveur halluciné dont notre époque pourrait bien s'enticher si elle consentait à sortir des sentiers battus...

 

Musée Denys-Puech, Place Clémenceau, Rodez.

Ouvert du 1er septembre au 30 juin, du mercredi au dimanche, de 14 à 18 heures.

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