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Sur un monogramme...

C’est une eau-forte de 123 mm sur 172 mm, coupée en limite de cuvette, récemment chinée, et acquise pour la somme mirobolante de cinq euros. Sur le vergé assez épais, on voit des traces de manipulation, et en transparence une amincissure importante. A certains endroits, les frottements ont atténué le noir de l’encre. 

Le sujet s’inscrit dans l’héritage de l’école hollandaise du XVIIème siècle  qui a joué un si grand rôle dans l’histoire de l’eau forte et a fourni des modèles qu’on suivait encore en France, et notamment à Lyon, au début du XIXème. On croirait voir une gravure d’Anthonie Waterloo.

L’estampe est signée "LG" en bas  à gauche, et il est tentant de l’attribuer au graveur animalier lyonnais Louis Guy 1828-1888), sur lequel nous avions, depuis longtemps une page

A l’appui de cette attribution, on observe qu’il a été l’élève du célèbre peintre Antoine Duclaux (1783-1868), bien connu à Lyon pour son fameux tableau Halte des artistes lyonnais à l’Ile Barbe (1824) du Musée des Beaux Arts. Et Duclaux, qui est aussi graveur, a produit un certain nombre de gravures animalières, rivalisant avec celles des Hollandais du siècle d’or comme Paulus Potter ou Karel Dujardin et en a donné le goût à son élève. 

On peut donc se trouver en présence d’une des premières estampes de l’artiste, faite d’après un paysage animé de Duclaux qui reste à identifier. 

A l’inverse, on objectera que les estampes de Guy sont signées habituellement de son nom complet  et non de ses initiales.  Mais étant donné l’absence de catalogue de l’oeuvre gravé de l’artiste et la modestie de l’enjeu, on se laissera aller sans complexe à cette attribution audacieuse. 

Il faut bien reconnaître que ce type de sujets - vaches, chevaux, chiens - n’est plus, aujourd’hui, très prisé. La fièvre écologiste n’est pas encore allée jusque là.

 

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