Xavier de Dananche, 1828-1984

Xavier de Dananche, issu d’une vieille famille noble de Saint-Amour, liée par mariage à la famille Puvis de Chavannes (une fille de X. De Dananche, Louise de Dananche épouse un Puvis de Chavannes, neveu du grand peintre, en 1887) est né en 1828,  et a vécu à Saint-Amour et, à partir de 1867, au chateau de Saint-Sulpice, à Condal. 

 Il a été célébré et reconnu pour ses gravures entre 1860 et 1880, au point que quelques unes de ses estampes ont été publiées au cours de ces années dans la grande revue d’art de l’époque, L’Artiste ; il a exposé dans différents salons, à Paris, à Lyon, à Lons-le-Saunier. Il appartient à cette génération d’aquafortistes qui, à la suite de Braquemond et Daubigny,  ont accompagné le renouveau de l’eau-forte. Plusieurs d’entre eux ont exposé avec les impressionnistes.

 

Les données existantes concernant les estampes de l’artiste sont jusqu’à présent très lacunaires. Rares sont les épreuves à la Bibliothèque nationale. On ne trouve pas non plus le travail de Xavier de Dananche dans les musées de la région : deux planches de la même estampe, A Neuville, (AIN)  au seul Musée de Brou. Cette rareté met en évidence la probable discrétion de l’artiste et sa qualité de graveur amateur, qui n’a pas besoin de vendre et n’a sans doute pas beaucoup vendu.

 

Ses premières estampes ont paru dans L’Artiste, qui, de 1862 à 1866, en publie avec constance une demi-douzaine. Il a donné une planche en 1864 à la Société des aquafortistes de Cadart (A Neuville, AIN). C’est assez dire qu’il fait partie de la fine fleur des graveurs de l’époque.

Il a exposé des gravures, parfois des peintures, dans les Salons de son temps, à l’exposition des Amis des Arts de Besançon, à Lons-le-Saunier, au Salon de Lyon, et à Paris même, de 1863 à 1886. A la fin de sa vie, en 1890 et 1891, ce sont des aquarelles qu’il expose au salon de Lyon, ce qui veut peut-être dire qu’il a cessé de pratiquer l’eau-forte.

Il a publié une suite Environs de Clairvaux (Jura), de quatre gravures à l’eau-forte, présentée au Salon de Paris en 1868, et, l’année suivante, une autre, Paysages de la Bresse et du Jura, de neuf eaux-fortes.  A travers champs, publié en 1872, en comporte sept. On trouve une suite intitulée Paysage de la Bresse (12 pièces) en 1885. La presse note encore un album intitulé Çà et là, d’ « impressions sur nature » (1886), qui contiendrait selon J. Bailly-Herzberg, quarante-deux gravures.

Mais il n’a pas dû tirer chaque fois un grand nombre d’exemplaires ni chercher à vendre absolument. Ce qui explique aussi la rareté de ses oeuvres sur le marché où l’on trouve le plus souvent celles publiées en nombre par la Société des aquafortistes de Cadart ou L’Artiste.

 

C’est un paysagiste, qui s’intéresse presque exclusivement aux paysages de sa région, et souvent même de son proche environnement : il aime les coins d’eau, les étangs, les reflets de la végétation, les rochers, les rayons de lumière dans les arbres ou sur les montagnes, fusant à travers des ciels chargés. Il représente souvent les gens de la campagne, silhouettes saisies dans leurs activités quotidiennes, et la tranquillité solide de ses paysannes évoque celles de Corot. 

Une partie de l’oeuvre est consacrée aux animaux, ceux qui paissent aux champs bien sûr, mais aussi ceux qui peuplent les forêts et qu’on chasse.

 

 

On trouvera ci-dessous quelques unes des estampes de son oeuvre, parmi les 93 estampes que nous avons recensées. 

 

Sources:

Bibliog : Bailly Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France, AMG, 1985.