Gröll Henriette (1906-1966)

Née à Grenoble dans une famille bourgeoise fortunée, Henriette Gröll bénéficie d'un milieu favorable ; sa grand-mère Eugénie Gruyer (ou Gruyer-Brielman) (1837-1921), élève de Robert Fleury, et dont le salon était fréquenté par Ravier ou Achard, avait exposé aux salons de Grenoble et de Paris.

Elle vit tantôt à Sassenage, près de Grenoble, tantôt à Paris où elle s'installe en 1929  avec son mari Pierre Dalloz, ami de Saint-Exupéry, architecte, écrivain et grand résistant. Fréquentant une société choisie, entourée d'artistes et d'écrivains, elle mène une vie mondaine importante.

 

Elle commence par peindre ses proches et des natures mortes.  Puis, poussée par Pierre André Farcy, conservateur du musée de Grenoble,  elle tente,  à seize ans, une première exposition à la galerie Fenoglio de Grenoble (1922). A Paris, elle poursuit sa formation.

Occupant bientôt l'atelier qui fut celui de Corot et de Fantin-Latour, elle peut se livrer complètement à la peinture et participer à de nombreux salons, notamment le salon des Femmes Artistes (1932-1938).

Une exposition à la galerie Charpentier en 1947 fait grosse impression. Elle est photographiée par Gisèle Freund ou Laure Albin Guillot.

De 1944 à 1965, elle expose au salon de l'Union des Femmes peintres.

En 1953, elle remporte la médaille d'argent au Grand Prix des Beaux-Arts de Paris avec une toile intitulée Fleurs. Dans ces années-là, elle devient une artiste régulière de la galerie Katia Granoff (1953-1961). On trouve ses huiles dans différents musées en France, à Grenoble bien sûr, à Paris - le Centre Pompidou conserve deux huiles de l'artiste -  et à l'étranger.

 

" On retiendra de l'art d'Henriette Gröll une maîtrise savant des couleurs. Ces dernières ont un rôle primordial dans la composition de ses oeuvres et produisent, au-delà des résonnances émotionnelles, de puissants effets physiques. C'est là son moyen d'expression premier : "la peinture ne se fait avec rien d'autre que la couleur et son pouvoir secret". De l'association de teintes modernes résulte une grande luminosité qui construit l'espac et fait vibrer les natures mortes et les portraits. L'intensité des expressions, la force des regards et la féminité qui se dégage des portraits traduisent une grande sensualité". In Henriette Gröll, oeuvres de maturité, catalogue de exposition au musée de l'Ancien Evêché, Grenoble.

 

Pour l'instant, nous n'avons rencontré qu'une seule estampe d'Henriette Gröll, qui figure dans l'album présenté par le groupe grenoblois L'effort en 1925.

 

 

Sources

Henriette Gröll, oeuvres de maturité, catalogue de exposition au musée de l'Ancien Evêché, Grenoble, 2007.

Annick Azimour, Henriette Gröll, grand peintre et femme,  Editions Romarin 1997, 144 p.

François Roussier et Guillaume Dalloz, Henriette Gröll, le pinceau et la plume, Agnès Viénot éditions, 2001.