Louise Morel (1898-1974)

Née à Grenoble dans une famille modeste - son père est ouvrier gantier - elle est poussée à faire des études. Mais orpheline de mère à 15 ans, elle doit les abandonner pour devenir couturière. Elle est très jeune attirée par le dessin, ses premiers tableaux datant de 1913. A 17 ans, soutenue par son père toujours très présent, elle entre à l’Ecole des arts industriels de Grenoble, où elle est une élève brillante, souvent primée. Dès 1917, elle en devient enseignante par interim.  Une élève, Henriette Deloras, future peintre et épouse de Jules Flandrin, lui voue depuis lors une amitié fidèle. La même année elle s’installe dans l’ancien atelier de Jean Achard et reçoit ses premières commandes.

 

En 1919, elle épouse le peintre Marcel Sahut et expose pour la première fois à la galerie Fenoglio où travaille son mari. Leur vient un fils en 1920, André. Leur appartement devient un lieu de création, d’où part l’aventure esthétique et moderne de L’Effort, puis celui de deux entreprises de décoration que tous deux animent sans ménager leur temps. 

En 1931, elle participe au salon des Tuileries et est présentée à la galerie Weil et elle est invitée par André Farcy à l’exposition des peintres dauphinois à Paris.

En 1935, elle expose à Grenoble galerie Saint-Louis, chez Joseph Laforge, puis à Paris au Salon d’Automne.

En 1937 elle est choisie pour décorer le pavillon du Dauphiné à l’Exposition Universelle de Paris. Admise au salon des tuileries en 1938, la fatigue la contraint à se reposer. Elle passe la guerre en Chartreuse. Au cours de ces années, elle expose régulièrement au salon des Indépendants, au salon d’Automne, au salon des femmes artistes modernes.

 

Elle expose dès la Libération à la galerie Saint-Louis, et à la galerie Carmine à Paris. Après son divorce en 1946, elle voyage en Tunisie, et séjourne de plus en plus fréquemment en Afrique pour rejoindre son fils, administrateur des colonies. Sa palette et son style changent. Elle montre son travail au Sénégal, à Saint-Louis, puis à Dakar, et elle multiplie les amitiés africaines. 

1954 la voit exposer à la galerie Claude à Paris. Et c’est en 1956 une nouvelle exposition personnelle à la galerie Monin de Grenoble.

En 1959, une exposition rétrospective est organisée par la chambre des métiers de Grenoble et une exposition personnelle à la galerie l’Arcade Mazarine à Paris.

En 1962, Louise Morel et son fils, André, dessinateur talentueux, plus connu sous le pseudonyme d’Hugues Bréhat, achètent une maison dans le vieux village de Saint-Ismier. Il leur arrive d’exposer ensemble. Vient une nouvelle exposition sous la présidence de Mme Messmer, épouse du premier ministre, avec qui elle est en relation depuis la période africaine.

Ses dernières années, elle continue de peindre les paysages de son lieu d’adoption, même si le succès se fait plus rare.

 

Louise Morel pratique la gravure sur bois, le dessin, le pastel, l'aquarelle et la peinture à huile. Elle aborde tous les genres, le paysage, la nature morte, le portrait, dans une facture plus traditionnelle que moderne. Un hommage lui est rendu à la maison Ravier en 1992 et une vente importante d’oeuvres issues de l’atelier a lieu en 2016.

 

 

Oeuvres graphiques

Louise Morel a, semble-t-il, pratiqué la gravure sur bois notamment au début de sa carrière dans les années 20. Nous avons trouvé trace de deux bois dans l’album de L’Effort de 1925. Mais il y en aurait d’autres, notamment dans le Manifeste de l’Effort (1922)

Elle a illustré Le Baton enchanté de Jacques Morlins, Éditions Dardelet et Cie, 16, rue de Sassenage, 1944.

 

 

 

Sources :

Maurice Wantellet, Deux siècles et plus de peinture dauphinoise, Grenoble, édité par l'auteur, 1987, 269 p. 

Maurice Wantellet, Le Dauphiné et ses peintres, une source d'inspiration, Veurey/Grenoble, éditions Le Dauphiné libéré, 2003, 52 p. 

François Roussier, Musée Mainssieux, Femmes peintres en Dauphiné : xixe et xxe siècles (catalogue de l'exposition du 14 juin au 31 octobre 2003), Voiron, Musée Mainssieux, 2003, 134 p.