François Oberfalcer, 1939-2017

 

Artiste discret, plus connu sans doute en Tchéquie qu’en France, François Oberfalcer est né en 1939 dans une petite ville de Bohême du sud  (Tchécoslovaquie) et diplômé de l’ École des Beaux-Arts de Prague (1954-1958) et de l’Académie des Arts, Architecture et Design de Prague (1958-1964).

Au moment des événements de Prague en 1968, il se réfugie en France et élit domicile à Gagny, près de Paris d’abord, où il gagne sa vie en travaillant dans une imprimerie, tout en pratiquant dans son temps libre la gravure. En 1979, l’occasion d’exercer son art à plein temps le fait venir à La Tour du Pin où il passe le reste de sa vie, restant en contact avec les milieux artistiques parisiens et praguois.

 

François Oberfalcer est un artiste aujourd’hui rare en ce sens qu’il s’est presque essentiellement livré à la gravure : il a pratiqué l’eau-forte, l’aquatinte, la pointe sèche, a produit aussi des lithographies. 

Si la peinture à l’huile ne l’a guère intéressé, il maîtrisait parfaitement l’aquarelle. Grâce à sa formation initiale aussi, il s’est illustré dans la tapisserie. Enfin, on lui doit des vitraux, visibles à la mairie de La Tour du Pin. 

Pratiquement jusqu'à sa mort en mai 2017, il s’est soucié de la transmission de son art : il a enseigné les techniques artistiques, ainsi qu'une certaine manière de voir la vie et les choses, aux Ateliers d'Activités Artistiques qu’il avait fondés, à La Tour du Pin, mais aussi dans le cadre de stages organisés un peu partout en France, mais aussi à l'étranger.

 

Il a participé depuis les années 1970 à de nombreuses expositions dans la région dauphinoise et en Provence, à Paris, en Italie et surtout en Tchéquie.

Invité régulier au Musée Guiguet de Corbelin à partir de 2001, il exposait notamment des aquarelles en 2013 à la Maison des Dauphins de La Tour-du-Pin, .

Dernièrement encore, il était présent au Salon des réalités nouvelles ( 2012, 2013, 2015).

En mai 2017, il était l’invité d’honneur de l’association lyonnaise de graveurs L’Empreinte à l’occasion d’une exposition à l’institut culturel de Prague.

Il était membre depuis 2004 de la célèbre et plus que centenaire association des graveurs praguois Hollar. On trouve neuf estampes déposées à la BNF (oeuvres éditées de 1995 à 2002).

 

 

Expositions personnelles

1974 La Maison des Métiers d'Art Français à Paris (Maison franc. Artisanat-Paris). 

1979 idem.

1998 Galerie Salva Guarda, Litomerice (Tchéquie). 

1996 Bibliothèque scientifique d'Etat à České Budějovice (Tchéquie).

1991 Galerie Evelyne Guichard, Aoste (38), France.

2001 Musée Guiguet-François France (2002, 2005, 2008).

2013 Maison des Dauphins (La Tour du Pin).

 

 

Expositions collectives

1970 "77 grafiki", Prague (Tchéquie)

1976 La Jeune gravure Contemporaine, Grand Palais, Paris.

1997 "Intersalon AJV" (et 1999, 2000, 2001, 2002, 2003, 2005, 2006) (Tchéquie).

2009 Biennale de la Gravure contemporaine à Sarcelles  (France).

2004 "X festival komorni grafiki" (Prague, Tchéquie).

2007 Hommage à Vaclav Hollar (Prague, Tchéquie).

2009 "Jubilant Hollar" 2009 (Prague, Tchéquie).

2013 Salon des Réalités nouvelle, Paris.

2014 Galerie Paris-Prague, Kladno (Tchéquie).

2015 Salon des Réalités nouvelles, Paris.

 

 

Son oeuvre graphique

Un catalogue sommaire en cours d’élaboration fait état d’environ 280 estampes, gravures et lithographies.

Marqué par la guerre, il était également marqué par le totalitarisme et la censure qui vise particulièrement les artistes. Il avait trouvé dans la  pratique artistique une liberté apaisante.  

Son travail s’inscrit dans le courant de l’abstraction qui, en France, dans les années 50, se constitue en opposition avec les peintres de l’Ecole de Paris. 

Dans ses estampes, où jouent le blanc du papier et les noirs plus ou moins forts de l’encre, des formes aiguës, triangulaires souvent, comme des pointes de flèches ou parfois des cornes, émergent, comme flottantes, en blanc, sur un espace architecturé marqué par l’aquatinte et des tracés de stries obliques et régulières. Ces recherches, très abouties, qui traduisent peut-être la quête de la transcendance de l’artiste, laissent ouvertes les portes de la rêverie et de la sensibilité.

 

On peut citer cette affirmation de Raoul Pradeau sur les estampes de François Oberfalcer : 

« Tout dans cette pratique personnelle d’un mode traditionnel de gravure, est marqué du sceau de la délicatesse et de la mesure, et agit dans le sens d’une euphémisation des effets. Et ce n’est pas la moindre des qualités de ces oeuvres de rigueur et d’intériorité que d’être fortement expressives sans la moindre véhémence ».

 

 

Bibliographie

Bénamou Geneviève, Sensibilités Contemporaines / sensibilités artistiques contemporaines, (70 Artistes d'origine tchèque et slovaque vivant hors tchécoslovaquie 1970-1984), Paris, 1985.

Mala Alena, Mohelníková Olga, Pavliňák Petr, Rywiková Bohdana, Dictionnaire des artistes tchèques et slovaques 1950-2002, éd. Chagall, Cytvarne Centrum, 2002